Interventions dans les équipes en crise
Intervention dans les équipes en crise
Trop souvent, les tensions en entreprise sont tues : on feint de ne pas les voir. Et alors, elles s’enflamment, et c’est la crise. Explicite réveille la capacité des équipes à trouver les meilleurs moyens de résorber les tensions au bénéfice de tous.
Une tension, c’est le ressenti d’un écart entre la réalité et notre vision de ce qu’elle pourrait être. En ce sens, les tensions exprimées permettent aux sociétés d’évoluer. Perçues et traitées à temps, elles évitent la crampe et la paralysie.Souvent, il en va hélas des organisations comme des êtres humains : nous nous en occupons trop tard, quand la crise est déjà là. Les crises éclatent pour nous intimer l’ordre de prendre soin de nos tensions, de les empoigner lorsqu’il le faut, pour débloquer la situation qui, sinon, s’enflamme jusqu’à paralyser des pans entiers de l’organisation. Cela demande une communication authentique, de la bienveillance et de la clairvoyance.Un peu d’audace aussi, au début.
Comment traiter la crise ?
Il y a quatre façons de traiter une crise.
1/ Si la crise relève de la sphère opérationnelle, il faudra trouver l’action la plus appropriée et la plus facile à mettre en œuvre pour la résorber. En effet, une petite action entreprise tout de suite vaut dix fois mieux qu’une meilleure solution… trouvée au terme d’une longue période d’immobilisme.
2/ Si la crise touche la gestion, la meilleure manière de la résorber sera d’ajuster la gouvernance de l’organisation en créant ou complétant une fonction en précisant une responsabilité, en redéfinissant une mission, un projet…
3/ Si la crise relève de la stratégie de l’entreprise, elle invitera le cercle des dirigeants à ajuster la direction stratégique ou la raison d’être de l’organisation.
4/ Si la tension touche l’environnement, le CA de l’entreprise ou de l’association réévaluera son cœur de cible, sa sphère d’intervention et/ou son marché, et son contexte d’évolution.
Souplesse et raison d’être
Bref, quand une organisation décide de s’occuper de ses tensions et de (di)gérer ses crises, cela lui permet d’aller souplement vers sa raison d’être en libérant les personnes qui canalisent ses tensions. L’organisation se désintoxique, et elle peut se développer. Avec des travailleurs autorisés à ressentir, à dire et à résorber leurs tensions, l’entreprise gagne en performance. La pratique du stretching organisationnel invite à ressentir et à ajuster au lieu de prédire et de contrôler, des pratiques qui montrent si souvent leurs limites. Vive les tensions !